Aujourd'hui nous quittons le Beaufortain et nous allons dans le parc de la Vanoise. Lors de ces journées où l'on passe d'un massif à un autre, il faut souvent descendre au fond d'un vallon pour remonter sur l'autre versant, c'est notre programme aujourd'hui. Nous avons un peu plus de 700 mètres de dénivelé à descendre de bon matin à froid pour arriver au point bas, à Bellentre, on y va doucement. Il faudra que l'on remonte ensuite de l'autre côté pour gagner la Vanoise.
Dans la descente nous croisons deux jeunes randonneurs, Lucas et Thomas, qui ont dormi un peu plus bas. Thomas est parti de St Gingolph et Lucas de La Chapelle d'Abondance. Ils se sont rencontrés sur le GR, sur le 2ème jour, et depuis ils marchent ensemble, c'est génial ! Ils nous distancent rapidement, ils sont plus rapides que nous, on les recroisera plus tard.
Nous passons à Valezan, puis Bellentre, notre point bas de la journée. Il y a d'ailleurs un super spot de bivouac à côté de la rivière. Après le pont, les panneaux indiquent le GR 5 par Landry et la variante par Montchavin. La carte IGN indique l'inverse. La pente a l'air plus douce en passant par Landry mais nous avions prévu de monter par Montchavin, alors c'est parti.
Dès les premiers mètres le sentier monte très raide dans la forêt, c'est épuisant et ça n'arrange pas les douleurs aux genoux. On fait une petite pause dans le village de Montorlin, au bord d'un bassin. Il fait déjà chaud, j'ai de plus en plus de mal à supporter cette chaleur. J'en profite pour tremper mon tee shirt dans le bassin avant de repartir pour baisser la température du corps. 15 minutes après, on arrive à Montchavin et on passe devant une boulangerie, ça nous donne très envie. Le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder il paraît, alors Olivier nous paye les pains au chocolat :-).
Nous continuons l'ascension, et après une partie plate en forêt je vois au panneau au loin. Je le lis en criant à Olivier devant moi : "Attention Danger !". Le pauvre s'est arrêté net et a failli avoir une crise cardiaque, il s'attendait à ce qu'un rocher dévale la pente et bien non, je lisais juste le panneau. Bonne rigolade :-D. Je pense que c'est à ce moment là que l'on a perdu le GR, on se retrouve sur une piste et il n'y a plus de balisage. En sortant la carte on se rend compte qu'on est maintenant bien au dessus du tracé. Tant pis on reste sur la piste et on retrouve le GR bien plus loin vers Nancroix. Il semblerait que l'on ai perdu le sentier juste avant qu'il soit en pointillés sur la carte IGN, il a du être fermé ou modifié au niveau du panneau, mystère.
A Nancroix, à peine le GR est-il retrouvé qu'il faut déjà le quitter car il est fermé à cause de chutes de pierres. Il y a une déviation par la route.
On croise Lucas et Thomas un peu plus loin qui sont un peu perdus avec cette déviation, on continue jusqu'à Rosuel ensemble. Puis, on attaque sans trop attendre la montée au Lac de la Plagne car le temps est en train de tourner.
Le temps se gâte sérieusement, on croise beaucoup de touristes qui redescendent. A mi-chemin avec le lac, l'orage éclate, c'est impressionnant mais on ne craint pas grand chose, c'est surtout pénible car ça fait 3 jours qu'on se prend la pluie. On cherche un bivouac mais plus on avance plus l'envie d'aller dormir au Refuge d'Entre le lac se fait ressentir. Finalement, vu que l'on ne trouve pas de spot à notre goût, que l'on a froid, que notre moral est un peu en baisse, et qu'on a envie d'être au chaud on se décide pour le refuge. Il est à 10 minutes après le début du lac. C'est un peu la galère pour y aller, il y a déjà beaucoup d'eau sur le sentier et les pieds sont instables sur les rochers.
Au refuge, les gardiens sont très sympa, beaucoup de gens ont annulés avec l'orage donc nous ne sommes que 7 personnes pour 35 places. Les dortoirs sont sympa, on va bien dormir ce soir ! Lucas et Thomas arrivent un peu plus tard, ils vont bivouaquer un peu au dessus du refuge mais en attendant que la pluie se calme ils boivent une bière et on fais plus ample connaissance, ils sont bien sympa. En fait, les deux autres groupes qui dorment au refuge sont top aussi, on passe une bonne soirée. On mange un peu à part avec nos lyophilisés pendant que les autres sont en demi-pension et mangent une bonne soupe, mais le cuistot offre un petit sucre alcoolisé pour la fin du repas à tout le monde !
Un des gardien est aussi pisteur-secouriste, il me propose de venir regarder les genoux douloureux, super sympa. Il nous dit que tout à l'air OK, en tout cas rien de grave, c'est plutôt rassurant. Il nous informe aussi sur l'étape de demain, il y en a pour 6 ou 8h de marche suivant notre allure. On pensait que ça allait être plus long que ça !
Pour finir, merci aux gardiens et aux personnes qui dormaient au refuge, c'était une super soirée !