Étape 4 - le 14 Juin - Traversée écourtée
La nuit fut éprouvante bien que pour la première fois il n’a pas plu. Au lieu de dormir nous avons passé la nuit à vomir.
Impossible d’avaler quoi que ce soit, même s’hydrater est difficile. Nous sommes toujours humides des journées précédentes. Mêmes les affaires de bivouac commencent à être mouillées.
Etant très affaiblis à cause de tous ces soucis, ne sachant pas comment la météo va évoluer, et sans solutions simples pour sortir des gorges rapidement dans le cas où notre état s’aggraverait, on ne se sent pas capables de continuer encore 40kms dans les gorges.
Nous décidons donc avec regrets d’arrêter là pour l’instant, nous nous ferons évacuer par les parents à la station de ski de la Combe Saint-Pierre quelques kilomètres au nord. Trajet qui fut déjà un vrai calvaire pour y arriver.
Histoire de nous dégouter d’avantage, il fait maintenant beau et chaud tandis qu’on attend mes parents...
Avec du recul, il est fort probable que ce soit l’eau que nous avons récupéré au cimetière de Charmauvillers, qui était pourtant indiquée pour les randonneurs, qui nous a rendu malade. Nous avons dû oublier de la filtrer ou de purger suffisamment la tuyauterie, d’autant plus avec les fortes pluies des jours précédents qui ont pu contaminer le réseau. On ne nous y reprendra plus, on a retenu la leçon !
Étape 4 bis - Le 20 juin - La reprise
Après quelques jours de convalescence assez difficiles on décide qu’on ne va pas se laisser battre aussi facilement par le Jura ! On est sec, on se sent bien et reposé, et la météo annonce au moins plusieurs jours de grand ciel bleu. Par contre à cause de certains impératifs, on décide de raccourcir le tracé et de repartir du sud au nord, beaucoup plus facile logistiquement parlant. Exit donc la partie Bellegarde-sur-Valserine – Culoz.
Alan, d’Isère Rando, nous dépose à Lancrans juste au-dessus de Bellegarde et c’est parti pour plus de 1000m de montée droit dans la pente très, très raide.
Arrivés dans les alpages, la vue est dégagée sur le sud et l’ouest, nous devinons la partie de Bellegarde à Culoz que nous avons choisis de sauter. Nous faisons le plein d’eau dans un abreuvoir à vaches et continuons jusqu’à notre premier sommet au Crêt de la Goutte. Il y a encore quelques mares remplies d’eau, nous sommes en début de saison et il a beaucoup plu. Maintenant la Suisse se dévoile de l’autre côté de la montagne, on découvre le comté de Genève, le lac Léman et les Alpes et au nord la suite de la Haute Chaîne du Jura où le tracé continue. La météo est avec nous, il fait très beau et chaud pour cette reprise.
Nous avançons jusqu’à rentrer à nouveau dans la forêt, dépassons plusieurs cabanes/abris et arrivons à notre destination du soir : le chalet du Gralet. En autogestion, nous glissons 5€ chacun dans le tronc qui sert à recueillir l’argent pour l’association qui s’occupe d’entretenir le chalet. Nous avons accès à une pompe à eau qui fournit la précieuse ressource, ainsi qu’une chaudière à bois. Nous sommes seuls dans l’immense chalet, il ne fait pas froid et pour une fois on ne termine pas la journée tout humide ; ça recommence bien.
Au jour tombant, on monte un peu plus haut pour pouvoir contempler le soleil couchant.