Réveil un peu difficile ce matin. Toute l'euphorie d'hier avec les copains au resto, l'ambiance de fête, est retombée...
Nous étions 8 et nous nous retrouvons à 2, ça fait un peu bizarre, une sensation de vide. Olivier, avec qui on a marché 8 jours, est parti aussi.
Malgré cette sensation désagréable, nous quittons le camping pour nous diriger au départ d'une variante qu'on a repéré hier grâce aux panneaux indicateurs en place à Modane Gare. Si l'on en croit ces panneaux, on gagnerait une bonne heure par rapport à l'itinéraire classique. Le sentier passe sous le Viaduc de Charmaix et traverse la zone de travaux destinés à la centrale hydroélectrique, c'est moche. Puis, il monte raide en forêt pour rejoindre le GR 5 classique bien plus haut sous l'ancienne caserne. On peut d'ailleurs remarquer sur notre route des vestiges d'anciennes installations militaires.
Le paysage se découvre et la montée au Col de la Vallée Etroite est magnifique, les paysages sont très différents de la Vanoise. Sur notre droite, on peut apercevoir le Mont Thabor (3178 m). Un chemin relativement facile permet d'y accéder en quelques heures. On aperçoit en contrebas le refuge du même nom, accessible en 15 minutes.
Au col, une croix nous indique que nous rentrons maintenant dans le département des Hautes Alpes. Nous sommes donc dans les Alpes du Sud. Nous discutons avec deux randonneuses qui nous proposent de nous prendre en photos avec la croix et la lac, au top !
La descente de la vallée étroite, le long du ruisseau, est magnifique. Au Pont de la Fonderie, on voit des emplacements de bivouac qui font rêver le long du ruisseau, mais il est encore tôt alors nous décidons de continuer. Je crois qu'Isabelle et Laurent avaient prévu de dormir dans le coin ce soir.
Au fur et à mesure de la descente il y a de plus en plus de monde jusqu'aux Granges de la Vallée étroite, un endroit accessible en voiture. C'est un petit hameau avec deux refuges de montagne typiquement italiens : le Refuge I Re Magi et le Refuge Terzo Alpini. L'endroit est très charmant, mais c'est bondé de monde.
Nous poursuivons par une raide montée en forêt en direction du Col des Thures. Il y a un super bivouac au niveau du ruisseau des Thures mais nous décidons de continuer pour aller voir au lac qui se trouve un peu plus haut. Ce fut une erreur ! Le lac est vaseux et il n'y a pas de court d'eau qui se jette dans le lac, donc impossible d'avoir de l'eau potable.
Sur la carte il semble y avoir un ruisseau plus haut, mais je vais voir et je ne trouve rien, c'est très sec. On regarde la carte pour étudier une autre possibilité de bivouac, et il semble y avoir une table de camping à côté du Chalet forestier en descendant sur Névache. Le problème reste l'eau. On interpelle des randonneurs qui sont montés de ce côté et ils nous indiquent une source 30 minutes plus loin, c'est le seul endroit où on peut trouver de l'eau potable. C'est parfait, c'est sur notre chemin !
On descend jusqu'au chalet, l'endroit est bien, quoique un peu austère, on est en plein forêt. On a même des tables pour étendre nos affaires et manger. On a même le luxe de prendre une petite douche dans le ruisseau qui est juste à côté, enfin, si on peut appeler ça un ruisseau, car il ne reste plus qu'un minuscule filet d'eau...
Cette fois c'est moi qui ai très mal au genou, je ne comprends pas pourquoi. Le contre coup de la journée de repos d'hier ? En tout cas je n'arrive plus à m'appuyer sur ma jambe gauche. Je prends des anti-inflammatoires et je me masse l'articulation à l'Hélichryse, j'espère que ça ira mieux demain. Quelques personnes passent à côté de nous et montent bivouaquer vers le lac. Je les préviens de bien prendre l'eau à la source avant le lac, après ils n'en trouveront plus !
Du coup on a bien avancé aujourd'hui, plus que ce qui était prévu, et il ne nous reste plus que 9 heures pour rallier Briançon. On voulait faire Modane-Briançon en trois jours et finalement ça sera réglé en deux jours seulement. Nous arriverons à Briançon demain, mais trop tard pour récupérer notre colis de ravitaillement à la Poste à cause des horaires. C'est l'inconvénient de notre organisation avec la poste restante. Que cela ne tienne, nous irons acheter de la nourriture dans une épicerie et le colis sera renvoyé chez nous dans 15 jours !
Aujourd'hui, nous n'avons rencontré personne qui faisait le GR 5, et ça nous procure une sensation bizarre, on se sent un peu seul. Un peu comme sur notre GR 20 l'année dernière : nous faisions des rencontres tous les jours sur la partie Nord du GR 20, puis sur la partie Sud, plus personne !