Encore une fois il a plu très fort toute la nuit. Grâce à la tente nous sommes restés au sec, par contre ce sont les limaces qui sont venues nous rendre visite, il y en a partout ! Oreiller, duvet, matelas, tapis, tente, chaussures...
On reprend la route et nous faisons le plein au robinet du cimetière de Fessevillers. Le soleil ne semble pas vouloir se montrer ce matin, tout est gris et humide y compris nos pieds depuis le départ lundi.
Tout à coup nous arrivons en pleine forêt à un petit village de cabanes dressées là pour une fête locale, mais désert aujourd’hui. On y apprend que la Fête de la Forêt est organisée tous les deux ans le premier dimanche du mois d’août. C’est une belle découverte, avec une atmosphère un peu étrange de village abandonné. Nous continuons jusqu’à la chapelle d’Urtière où nous nous mettons à l’abri de la pluie qui reprend, on fait une petite pause et séchons un peu.
Nous descendons maintenant dans le lit du Doubs, à Goumois, où nous devons le longer pour une petite cinquantaine de kilomètres, c’est à priori une des plus belles parties de la GTJ. Sur la descente on se rend compte qu’il a vraiment beaucoup plu cette nuit, la piste est transformée en rivière et la route est jonchée de débris.
Tout est fermé à Goumois le mercredi après-midi, nous avions prévu de ravitailler à Villers-le-Lac de toute façon. Nous sommes dans les gorges du Doubs, d’un côté la France de l’autre la Suisse. D’ici, on voit bien que la rivière n’a pas miraculeusement décrue pendant la nuit.
Nous commençons à remonter la rivière mais nous sommes rapidement arrêtés par l’eau qui déborde sur le chemin. On arrive à contourner en montant dans la pente et on redescend plus loin. C’est peu encourageant, mais nous n’avons vu aucune information à Goumois ou à cet endroit-là concernant la crue du Doubs, nous pensons donc qu’il n’y aura pas plus de problèmes que ça. Nous nous élevons dans la falaise, longeons de belles murailles rocheuses et redescendons sur le chemin qui est devenu un vrai ruisseau. L’ambiance est ici vraiment atypique à cause de l’humidité permanente qui donne des airs de forêt tropicale au lieu. Toute la végétation est recouverte d’une épaisse mousse verte, chaque roche qui dépasse subie le même sort. La lumière a du mal à atteindre le sol et nous sommes plongés dans une sorte de pénombre humide.
Trois kilomètres après avoir quitté Goumois, nous tombons sur une rivière qui traverse le chemin et un panneau où il est indiqué « En cas de crue du Doubs : passer par Valoreille ». On décide donc de suivre le panneau à contre cœur. En effet, nous voyons sur la carte que c’est un détour de plusieurs kilomètres sur la route et avec du dénivelé qui s’annonce. On pense bêtement qu’il nous suffira de suivre les panneaux pour savoir où nous pourrons redescendre dans le lit de la rivière.
Longue marche sur la route jusqu’à Charmauvillers où nous ravitaillons en eau au cimetière, et toujours aucun panneau, ni aucune information depuis notre déviation... Puisqu’on ne sait pas si on peut retourner directement à la Goule ou s’il faut encore aller plus loin, on décide de ne pas prendre le risque de nous retrouver coincé une nouvelle fois dans les gorges , et on souhaite arriver à la Charbonnière du Haut pour y passer la nuit. En effet lors de la préparation de l’itinéraire il semblait assez difficile de pouvoir poser la tente dans les gorges, la Charbonnière du haut est un des endroits que l’on avait repéré.
Nous continuons donc par la route directement puis nous redescendons dans les gorges en traversant une forêt et nous retrouvons le chemin de la GTJ. On rencontre quelques chamois sur le chemin, une belle récompense après cette dure journée ! Nous atteignons la Charbonnière où nous installons la tente dans les ruines. Un couple déjà installé dans l’abri et faisant le trajet inverse nous indique que les gorges sont accessibles jusqu’à Villers-le-Lac sans soucis.